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Quand les journalistes souhaitent faire l'élection...
Histoire d’une censure médiatique aux élections présidentielles 2007 : le CD Sarkozy
EXTRAIT :
Jean-Marie Colombani était alors tout puissant au Monde et il avait décidé qu’il était du devoir des médias de redonner à la France son image d’un second tour traditionnel gauche-droite, après un 21 avril 2002 où la presse portait une lourde responsabilité dans la présence de Jean-Marie Le Pen à la finale (pour avoir écrit durant des mois sur le duel évident Chirac-Jospin, avoir fait germer l’idée de lancer un vote « de protestation » devant ce duo peu palpitant, jusqu’à la goutte d’inconséquence faisant déborder la démocratie d’un Jean-François Kahn recommandant dans son « Marianne » de ne voter au premier tour ni pour Chirac, ni pour Jospin)
Donc la colère du Monde contre Dominique Dhombres est plausible ! Idiot, si Ségolène baisse, Le Pen revient !
Après Jean-François Kahn élément essentiel de la réélection de Jacques Chirac, Jean-Marie Colombani porte une lourde responsabilité dans la victoire de Nicolas Sarkozy. En soutenant mordicus sa Ségolène, il a évité le décalage des dernières voix sensibles aux beaux raisonnements du Monde et confrères (car quand le Monde prend une position, elle se retrouve rapidement ailleurs) de glisser chez François Bayrou.
Dès mi 2006, François Bayrou me sembla le seul capable de battre Nicolas Sarkozy. Peut-on reprocher à Jean-Marie Colombani de ne toujours pas l’avoir compris le 19 avril 2007, d'avoir continué à regarder le futur avec le nez dans le passé, quand il signa « impératif démocratique », éditorial débutant par « le 22 avril 2007 ne peut pas, ne doit pas ressembler au 21 avril 2002 » passant par « il faut donc, au soir du premier tour, que soient réunies les conditions d'une claire et grande confrontation entre deux projets de société » pour arriver à « traditionnellement, dans un scrutin présidentiel, l'adage veut qu'au premier tour on choisisse et qu'au second on élimine. Cette fois, il faut éliminer au premier tour pour être sûr de pouvoir choisir au second. En dépit des confusions qui ont parasité la campagne, le seul projet qui s'oppose à celui de Nicolas Sarkozy et qui s'appuie sur une force politique capable de gouverner est celui de Ségolène Royal » après avoir écarté François Bayrou sans même analyser son programme...
Tout ce qui pouvait contrarier un second tour Sarko-Ségo devait être rayé du paysage médiatique démocratique. Journalistes responsables ! Plus ou moins inconsciemment chaque journaliste s’autocensurait ainsi ?
A trop bien vouloir réparer une erreur, on en commet parfois une autre, en restant dans la même logique du journaliste faiseur d'opinion plutôt que reflet.
Certes, si l’album avait été résolument anti-Sarko, pro-trotskiste, il aurait trouvé du média pour le soutenir. Même dans les médias républicains : les démocrates aiment présenter la caricature qui ne peut convaincre que les englués dans ces mêmes approches caricaturales.
J’ai osé ce qu’un chansonnier inconnu ne peut se permettre : essayer de faire réfléchir en chansons. Il ne fallait surtout pas rappeler "Delors manqua son destin, Jospin s’est fait Balladurien" (Putain d’élections 2007) pour cette gauche qui misait sur une victoire par rejet du chiraquisme, faute de susciter une adhésion à son programme. Tant que la gauche ne sera pas sortie de l'erreur historique d'un Jacques Delors offrant un boulevard à Jacques Chirac, elle aura des difficultés à gagner !
Un chansonnier n'avait pas le droit de balancer une telle vérité, même si elle s'est révélée exacte !
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